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Avec chaque enfant c’est différent
P. 40 ans, maman de 3 enfants HP de 14, 11 et 6ans
Avec chaque enfant c’est différent
Etre HP n’est pas une maladie et encore moins une maladie incurable. Toutefois, comme la maladie les enfants HP mobilisent du temps et l’énergie de leur entourage.
Au sein de ma petite famille, tout a commencé avec notre fils ainé. Dès l’âge de 3 ans Y. a des comportements violents à l’école (mord, tape, met un œil « au beurre noir » à une petite camarade). Il refuse l’autorité et remet en question notre position de parents.
Incompréhension totale tout d’abord de la part de la maitresse (qui nous convoque à chaque fois) puis pour nous, ses parents, qui ne reconnaissons pas notre enfant.
« Qu’est ce qu’on a loupé ? » On se sent démunis face à ces comportement qui nous désarçonnent, nous épuisent et nous questionnent...
Y. a parlé avec un vocabulaire élaboré dès l’âge de 18 mois mais dans le même temps il pouvait se mettre dans tous ses états en cas de frustrations (pleurs, cris…). Il ne dormait pas ou très peu, il se réveillait à l’aube avec plein de ressource et d’énergie. Nous pensions d’abord à de l’hyperactivité, à un éventuel traumatisme in utéro jusqu’au jour où je lis un article dans un magazine qui faisait la description d’un enfant précoce et là REVELATION…j’ai l’intime conviction que cela peut correspondre à Y. j’ai l’impression que l’article faisait une description de lui et de ses particularités.
A partir de ce jour, mon regard à changer et la conséquence est que le regard de tout l’entourage a évolué. Je redécouvre mon enfant et je commence à l’accepter tel qu’il est réellement : hypersensible, tourmenté, compliqué, angoissé. Après de multiples et quotidiennes recherches sur internet je décide avec l’accord de mon mari de contacter une association spécialisée (l’association léopentiels n’existait pas encore) qui m’a de suite recommandé une psychologue pour faire passer le test de Q.I
Y. a accepté de passé une matinée seul avec cette femme et en plus il a apprécié ce moment : c’était stimulant. Le test a rapidement confirmé que Y. est un enfant HP. La psychologue nous a transmis quelques pistes de travail à proposer à Y. comme répondre à ses questions de manière précise, lui proposer des activités extra scolaire afin d’éveiller sa créativité et collectives pour favoriser le lien avec les autres.
Aujourd’hui Y. a 14 ans et se porte plutôt bien. Toujours aussi sensible et original, il s’adapte comme il peut à l’école. Il pratique la danse hip hop depuis l’âge de 6 ans et fait partie d’une troupe qu’il appelle sa famille. Après des années de pratique musicale il crée aujourd’hui ses propres musiques à l’aide de l’ordinateur et de logiciel de musique.
S. semble être en apparence tout le contraire de son frère ainé. C’est un nouveau né très paisible, qui dort beaucoup, très souriant. Plus tard, il continue à être un enfant très calme voire trop calme à l’école maternelle…nous sommes ravis, il n’est pas HP !
Sauf qu’à l’âge de 6 ans son petit frère N. est né et que S. « explose » : il a le visage triste et fermé, se met en colère très souvent (surtout contre moi). A l’école, il se laisse influencer par d’autres et manque parfois de concentration, semble « ailleurs » comme la fois où il s’est mis à danser sur la route et qu’un automobiliste a freiné en urgence. Nous nous retrouvons à nouveau démunis par notre enfant surtout le jour où il me demande de lui donner un pistolet : « j’ai envi de me tuer maman ». Après avoir informé notre pédiatre elle propose de nous envoyer chez une neuro pédiatre à Strasbourg pour faire des investigations.
Ces examens nous apprennent que S. est finalement HP et que la zone de son attention qui est touchée correspond à un mal être profond.
S. a été suivi 2 ans par un pédo psychiatre et malgré des débuts difficiles (il s’enfermait dans les toilettes pour ne pas y aller) S. a repris confiance en lui et ses angoisses d’attentat et de mort se sont dissipées peu à peu.
Aujourd’hui, il a 11 ans et a fait le choix d’entrer en 6ème section sportive football. Il se réconcilie petit à petit avec l’école (qu’il « n’aime toujours pas »)
Et puis il y a notre petit N. qui vient de faire son entrée en CP. Il a mis des années à s’adapter au rythme de l’école. Il a beaucoup pleuré. Il parle très fort pour se faire entendre, explose à la moindre contrariété mais il nous touche avec sa grande sensibilité et sa curiosité
Mon mari a encore du mal à s’exprimer à ce sujet. Moi de mon coté, je vais mieux surtout parce que j’ai pu libérer mes MOTS mais aussi et surtout mes MAUX.
Il y a 5 ans j’ai intégré un groupe de parole et j’ai compris que nous ne sommes pas tout seul à vivre cette situation ! OUF !
J’ai partagé mes difficultés, mes ressentis, mes craintes avec des professionnels à notre écoute. Puis les débats se transforment en idées plus positives et constructives, en partage d’expérience et d’outils à utiliser. C’est un cheminement qui dure depuis 5ans mais qui m’aide encore à prendre du recul et m’épanouir auprès de mes enfants.
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